Des responsables locaux et des entreprises bretonnes ont récemment été confrontés à un exercice de cyberdéfense visant à simuler une attaque informatique d’ampleur. L’objectif annoncé était de tester la capacité des organisations régionales — publiques et privées — à réagir face à des incidents numériques, et de rappeler qu’une structure n’a pas besoin d’être visée personnellement pour subir les conséquences d’une attaque (par propagation, compromission d’un prestataire, ou exploitation d’une vulnérabilité commune).
Contexte et déroulé
L’exercice a mobilisé une cinquantaine d’acteurs locaux : collectivités, PME, établissements de santé ou acteurs économiques. Selon le scénario, des services essentiels ont été mis hors ligne ou ralentis pour évaluer la résilience et la coordination entre équipes.
Les organisateurs ont simulé des vecteurs d’attaque courants : phishing (hameçonnage), compromission d’un fournisseur tiers, ransomwares (logiciels de chiffrement) et fuites de données.
Des équipes techniques, des représentants de la gendarmerie ou des services compétents en cybersécurité ont participé afin de reproduire les conditions d’une réponse opérationnelle réelle.
Constats principaux
Propagation latente : plusieurs entités ont constaté que des problèmes sur un maillon (par exemple un prestataire externalisé) pouvaient rapidement affecter d’autres organisations connectées.
Importance des sauvegardes et des plans de reprise : la capacité à restaurer des services à partir de sauvegardes validées a été identifiée comme un point critique pour limiter l’impact opérationnel.
Sensibilisation du personnel : l’hameçonnage reste un vecteur privilégié ; la formation et les exercices réguliers sont indispensables pour réduire le risque humain.
Coordination et communication : la synchronisation entre équipes techniques, direction, communication interne/externe et autorités compétentes nécessite des procédures claires et des points de contact identifiés.
Enseignements pratiques recommandés
Renforcer les mesures préventives : appliquer les correctifs, segmenter les réseaux, limiter les privilèges d’accès et vérifier les configurations des services exposés.
Valider les sauvegardes : effectuer des restores réguliers pour s’assurer de la qualité et de l’intégrité des sauvegardes.
Plans de gestion de crise : documenter et tester un plan d’action (qui alerter, quelles étapes, quels scénarios de contournement).
Relation avec les fournisseurs : intégrer des clauses de sécurité dans les contrats et contrôler périodiquement la posture cybersécurité des prestataires.
Exercices réguliers : organiser des simulations de crise (tabletop exercises et exercices techniques) pour maintenir la vigilance et améliorer la coordination.
Incertitudes et limites
Les résultats d’un exercice ne garantissent pas l’immunité face à une attaque réelle ; ils permettent d’identifier des axes d’amélioration mais n’éliminent pas tous les risques.
Les ressources disponibles (budget, compétences internes) varient fortement d’une structure à l’autre, ce qui influe sur la capacité réelle de mise en œuvre des recommandations.
Conclusion
L’exercice en Bretagne illustre un message simple mais important : la menace cyber est omniprésente et peut frapper indirectement. Mieux se préparer passe par des mesures techniques, des procédures opérationnelles, et une culture de sécurité partagée entre les organisations et leurs prestataires.