L'État français rachète la filiale de câbles sous-marins de Nokia : quel impact pour les télécoms ?
L’État français, par l’intermédiaire de l’Agence des participations de l’État (APE), a racheté 80 % du capital d’Alcatel Submarine Networks (ASN), la filiale de câbles sous-marins de Nokia. Cette acquisition vise à sécuriser une infrastructure stratégique, sachant que 99 % du trafic Internet mondial transite par des câbles sous-marins.
Cette opération, valorisée à environ 350 millions d’euros, devrait renforcer la souveraineté numérique de la France et soutenir le développement des télécommunications sur le territoire national.
Une opportunité stratégique pour le secteur télécom en France
Le rachat d’ASN par l’État intervient dans un contexte de montée des tensions géopolitiques et de risque accru pour les infrastructures critiques. La France, avec sa vaste façade maritime et son rôle clé dans le réseau de câbles sous-marins, se positionne ainsi comme un acteur stratégique de la connectivité mondiale.
Contrôler cette filiale permettra à la France de mieux protéger ces infrastructures contre les menaces, de garantir la résilience du réseau télécom national et d’assurer l’indépendance technologique du pays.
Un impact direct sur le marché des télécommunications
Cette acquisition va également modifier le paysage concurrentiel des télécommunications en France et en Europe.
En effet, avec ses capacités de production et de déploiement de câbles, ASN est un atout pour renforcer les infrastructures nationales et européennes. Les opérateurs locaux pourront ainsi bénéficier d’une chaîne d’approvisionnement sécurisée et d’un savoir-faire unique dans le domaine.
Ce contrôle accru de l’État sur une partie de l’infrastructure télécom pourrait renforcer la position de la France dans les négociations internationales et inciter d’autres pays européens à adopter des approches similaires.
Un défi pour l’avenir des câbles sous-marins
Toutefois, ce rachat pose aussi des questions : comment l’État gérera-t-il cette entreprise dans un secteur très concurrentiel ? Des investissements lourds seront nécessaires pour rester compétitif face aux géants comme SubCom (États-Unis) et NEC (Japon).
De plus, la sécurisation des câbles sous-marins est une tâche complexe, impliquant des moyens technologiques et humains importants. Cette opération marque un pas vers une plus grande maîtrise de la souveraineté numérique, mais le chemin reste long pour garantir la sécurité et la compétitivité des télécommunications françaises face aux enjeux mondiaux.